• Les enfants de la guerre Ne sont pas des enfants Ils ont l'âge de pierre du fer et du sang Sur les larmes de mères Ils ont ouvert les yeux Par des jours sans mystère Et sur un monde en feu Les enfants de la guerre Ne sont pas des enfants Ils ont connu la terre A feu et à sang Ils ont eu des chimères Pour aiguiser leur dents Et pris des cimetières Pour des jardins d'enfants Ces enfants de l'orage Et des jours incertains Qui avaient le visage Creusé par la faim Ont vieilli avant l'âge Et grandi sans secours Sans toucher l'héritage Que doit léguer l'amour Les enfants de la guerre Ne sont pas des enfants Ils ont vu la colère Étouffer leurs chants Ont appris à se taire Et à serrer les poings Quand les voix mensongères Leur dictaient leur destin Les enfants de la guerre Ne sont pas des enfants Avec leur mine fière Et leurs yeux trop grand Ils ont vu la misère Recouvrir leurs élans Et des mains étrangères Égorger leurs printemps Ces enfants sans enfance Sans jeunesse et sans joie Qui tremblaient sans défense De peine et de froid Qui défiaient la souffrance Et taisaient leurs émois Mais vivaient d'espérance Sont comme toi et moi Des amants de misère De malheureux amants Aux amours singulières Aux rêves changeants Qui cherchent la lumière Mais la craignent pourtant Car Les amants de la guerre Sont restés des enfants...

    .....Charles Aznavour


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  • Les blessures du temps

    Il était une fois un garçon avec un sale caractère.
    Son père lui donna un sachet de clous et lui dit d'en planter un dans la barrière du
    jardin chaque fois qu'il perdrait patience et se disputerait avec quelqu'un.
    Le premier jour, il en planta 37 dans la barrière.
    Les semaines suivantes, il apprit à se contrôler et le nombre de clous plantés dans
    la barrière diminua jour après jour. Il avait découvert qu'il était plus facile de
    se contrôler que de planter des clous... Finalement arriva le jour où le garçon ne
    planta pas le moindre clou dans la barrière.
    Alors il alla voir son père et lui dit que pour ce jour, il n'avait pas planté de clou.
    Son père lui dit alors d'enlever un clou dans la barrière pour chaque jour où il n'aurait
    pas perdu patience. Les jours passèrent et finalement, le garçon put dire à son père
    qu'il avait enlevé tous les clous de la barrière. Le père conduisit son fils devant
    la barrière et lui dit: "Mon fils, tu t'es bien comporté, mais regarde tous les trous
    qu'il y a dans la barrière. Elle ne sera plus jamais comme avant. Quand tu te disputes
    avec quelqu'un et que tu lui dis quelque chose de méchant, tu lui laisses une blessure
    comme celle-là. Tu peux planter un couteau dans un homme et aprés,
    lui retirer, mais il restera toujours une blessure... Les souffrances psychiques
    ne sont pas moins pire que les souffrances mentales... Ne l'oublie pas !
    Pourquoi toujours vouloir blesser, faire du mal, détruire ?
    Ce n'est pas dans la nature de l'homme, ou du moins, je ne veux pas y croire...


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  • Une mère entre dans la chambre de sa fille et trouve une lettre sur son lit.
    Avec beaucoup de réticence, elle décide de la lire, les mains tremblantes.

    Chère maman,

    C'est avec regret et tristesse que je t'annonce que je me suis enfuie avec mon
    nouvel amoureux. J'ai trouvé la vraie passion et il est vraiment gentil, avec tous ses
    piercings, ses tatous et sa grosse moto. Ce n'est pas tout! Je suis enceinte et
    Ahmed dit que nous serons très heureux dans sa maison mobile, en pleine forêt.
    Il veut beaucoup d'enfants et moi, tu sais, c'est mon plus grand rêve.

    J'ai appris que la marijuana n'est pas néfaste et nous avons décidé d'en cultiver
    pour nous et nos amis qui nous fournissent en cocaïne et en ecstasy.

    Je te demande de joindre tes prières aux nôtres pour que la science trouve
    un remède au SIDA : Ahmed mérite vraiment de guérir.
    Surtout maman, ne t'inquiète pas. J'ai 15ans et je sais prendre soin de moi.
    Je te visiterai un jour pour te présenter tes petits-enfants.

    Ta fille qui t'aime,
    Julie

    Ps : Maman, tout ça n'est qu'une blague. Je suis chez Mélanie.
    Je voulais te montrer qu'il y a des choses pires que des
    mauvaises notes sur un bulletin. Tu trouveras le mien sur ma commode.
    Bisous.


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  • - Maman c'est quoi l'amour?
    - C'est les sentiments qu'il y a entre papa et moi.

    - Maman c'est quoi la vie?
    - C'est le moment pendant lequel ton coeur bat.

    - Maman c'est quoi l'éternité?
    - C'est quelque chose qui ne se fini jamais.

    - Maman tu m'aimeras pour l'éternité toi?
    - Mais oui, bien sur mon chéri.

    - Maman tu crois que je peux vivre à côté de toi pour l'éternité?
    - Dans ton coeur tu le peux.

    - Mais maman c'est quoi la mort?
    - C'est là où mamie dort.

    - Et de là bas elle nous aime encore?
    - Oui pour toujours.

    - Maman quand je serai mort je t'aimerais toujours. Toi aussi?
    - Mon chéri, tu a longtemps a vivre avant de mourir alors ne pense pas a ça.

    - Mais tu m aimera?
    - Oui, toujours

    - Maman c'est quand que tu vas mourir?
    - Dans pas longtemps.

    - Mais pourquoi?
    - Parce qu'un vilain monsieur il m'a fait quelque chose de pas bien.

    - Qu'est ce qu'il t'a fait?
    - Il m'a blessé avec un couteau.

    - Pourquoi il a fait ça maman?
    - Parce qu'on n'est pas comme lui.

    - C'est quoi la différence maman?
    - La couleur de la peau.

    - Mais maman, je ne comprends pas, la couleur de cheveux n'est pas la même non plus.
    - Je sais.

    - Et on a tous un coeur, nous sommes pareille puisqu'on a tous un coeur...
    - Je sais.

    - Et c'est a cause de lui que tu es allongée ici?
    - Oui mon ange.

    - Mais c'est où ici?
    - C'est l'hopital.

    - Maman j'ai peur...
    - Non, il ne faut pas avoir peur.

    - Mais maman je veux pas que tu parte...
    - Un jour on se reverra.

    - Dans longtemps?
    - Je l'espère.

    - Pourquoi?
    - Car je veux que tu profite de la vie

    - Maman je t'aime...
    - ...

    - Maman ?
    - ...

    -  Maman ?
    - ...

    - Maman.........


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  •   La chambre est pleine d'ombre; on entend vaguement De deux enfants le triste et doux chuchotement. Leur front se penche, encor, alourdi par le rêve, Sous le long rideau blanc qui tremble et se soulève... - Au dehors les oiseaux se rapprochent frileux; Leur aile s'engourdit sous le ton gris des cieux; Et la nouvelle Année, à la suite brumeuse, Laissant traîner les plis de sa robe neigeuse, Sourit avec des pleurs, et chante en grelottant... II Or les petits enfants, sous le rideau flottant, Parlent bas comme on fait dans une nuit obscure. Ils écoutent, pensifs, comme un lointain murmure... Ils tressaillent souvent à la claire voix d'or Du timbre matinal, qui frappe et frappe encor Son refrain métallique en son globe de verre... - Puis, la chambre est glacée... on voit traîner à terre, épars autour des lits, des vêtements de deuil: L'âpre bise d'hiver qui se lamente au seuil Souffle dans le logis son haleine morose ! On sent, dans tout cela, qu'il manque quelque chose... - Il n'est donc point de mère à ces petits enfants, De mère au frais sourire, aux regards triomphants ? Elle a donc oublié, le soir, seule et penchée, D'exciter une flamme à la cendre arrachée, D'amonceler sur eux la laine et l'édredon Avant de les quitter en leur criant: pardon. Elle n'a point prévu la froideur matinale, Ni bien fermé le seuil à la bise hivernale ?... - Le rêve maternel, c'est le tiède tapis, C'est le nid cotonneux où les enfants tapis, Comme de beaux oiseaux que balancent les branches, Dorment leur doux sommeil plein de visions blanches !... - Et là, - c'est comme un nid sans plumes, sans chaleur, Où les petits ont froid, ne dorment pas, ont peur; Un nid que doit avoir glacé la bise amère... III Votre coeur l'a compris: - ces enfants sont sans mère. Plus de mère au logis ! - et le père est bien loin !... - Une vieille servante, alors, en a pris soin. Les petits sont tout seuls en la maison glacée; Orphelins de quatre ans, voilà qu'en leur pensée S'éveille, par degrés, un souvenir riant... C'est comme un chapelet qu'on égrène en priant: - Ah ! quel beau matin, que ce matin des étrennes ! Chacun, pendant la nuit, avait rêvé des siennes Dans quelque songe étrange où l'on voyait joujoux, Bonbons habillés d'or, étincelants bijoux, Tourbillonner, danser une danse sonore, Puis fuir sous les rideaux, puis reparaître encore ! On s'éveillait matin, on se levait joyeux, La lèvre affriandée, en se frottant les yeux... On allait, les cheveux emmêlés sur la tête, Les yeux tout rayonnants, comme aux grands jours de fête, Et les petits pieds nus effleurant le plancher, Aux portes des parents tout doucement toucher... On entrait !... Puis alors les souhaits,... en chemise, Les baisers répétés, et la gaîté permise ! IV Ah ! c'était si charmant, ces mots dits tant de fois ! - Mais comme il est changé, le logis d'autrefois: Un grand feu pétillait, clair, dans la cheminée, Toute la vieille chambre était illuminée; Et les reflets vermeils, sortis du grand foyer, Sur les meubles vernis aimaient à tournoyer... - L'armoire était sans clefs !... sans clefs, la grande armoire! On regardait souvent sa porte brune et noire... Sans clefs !... c'était étrange !... on rêvait bien des fois Aux mystères dormant entre ses flancs de bois, Et l'on croyait ouïr, au fond de la serrure Béante, un bruit lointain, vague et joyeux murmure... - La chambre des parents est bien vide, aujourd'hui: Aucun reflet vermeil sous la porte n'a lui; Il n'est point de parents, de foyer, de clefs prises: Partant, point de baisers, point de douces surprises ! Oh ! que le jour de l'an sera triste pour eux ! - Et, tout pensifs, tandis que de leurs grands yeux bleus, Silencieusement tombe une larme amère, Ils murmurent: "Quand donc reviendra notre mère ?" ................................................ V Maintenant, les petits sommeillent tristement: Vous diriez, à les voir, qu'ils pleurent en dormant, Tant leurs yeux sont gonflés et leur souffle pénible ! Les tout petits enfants ont le coeur si sensible ! - Mais l'ange des berceaux vient essuyer leurs yeux, Et dans ce lourd sommeil met un rêve joyeux, Un rêve si joyeux, que leur lèvre mi-close, Souriante, semblait murmurer quelque chose... - Ils rêvent que, penchés sur leur petit bras rond, Doux geste du réveil, ils avancent le front, Et leur vague regard tout autour d'eux se pose... Ils se croient endormis dans un paradis rose... Au foyer plein d'éclairs chante gaîment le feu... Par la fenêtre on voit là-bas un beau ciel bleu; La nature s'éveille et de rayons s'enivre... La terre, demi-nue, heureuse de revivre, A des frissons de joie aux baisers du soleil... Et dans le vieux logis tout est tiède et vermeil: Les sombres vêtements ne jonchent plus la terre, La bise sous le seuil a fini par se taire... On dirait qu'une fée a passé dans cela !... - Les enfants, tout joyeux, ont jeté deux cris... Là, Près du lit maternel, sous un beau rayon rose, Là, sur le grand tapis, resplendit quelque chose... Ce sont des médaillons argentés, noirs et blancs, De la nacre et du jais aux reflets scintillants; Des petits cadres noirs, des couronnes de verre, Ayant trois mots gravés en or: "A NOTRE MERE !" ........................................ Arthur Rimbaud

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